OGM et agriculture

Demande d’abrogation de la loi sur les semences ainsi qu’un débat sur les priorités de la recherche agronomique

Cette nouvelle loi cherche à mettre fin à une pratique fondatrice de l’agriculture et à finaliser la privatisation des ressources génétiques », estime Corinne Lepage. « Les semences sont le premier maillon de la chaîne alimentaire, il ne faut pas laisser les compagnies privées faire main basse sur les ressources génétiques et avoir le monopole de la création de nouvelles variétés. »« Nous avons besoin d’un vrai débat de fond sur les priorités de la recherche agronomique publique et sur la création variétale en France. D’un point de vue juridique, au lieu d’organiser des monopoles, il faudrait réguler l’accès aux ressources génétiques et en assurer la circulation pour le bien commun. »

« Les semenciers sont dans une logique de stérilisation et de standardisation du vivant, que ce soit par des moyens génétiques (hybride ou OGM stériles) ou juridiques (COV ou brevets), et cela est contraire àl’intérêt général. »

« Les variétés des semenciers ne sont pas adaptées aux pratiques culturales agroécologiques, de plus en plus de paysans font un travail de sélectionneur, et ils ont besoin d’avoir accès aux semences pour cela. L’agriculture a besoin de diversité génétique, il faut donc changer les règles pour permettre aux paysans d’expérimenter et de réintroduire de la diversité génétique. »

« D’un côté l’Office européen des brevets accepte de plus en plus d’accorder des brevets sur des variétés de plantes, et non plus seulement sur des gènes, alors que cette pratique est normalement interdite en Europe. D’un autre côté on transforme le COV (certificat d’obtention végétale) pour en faire un brevet bis, les agriculteurs sont cernés. »

Ces dernières années, les compagnies des biotechnologies telles que Monsanto, BASF ou Syngenta ont acheté une grande partie du secteur semencier au niveau mondial.

On ne peut pas comprendre les responsables au plus haut niveau de la FNSEA puissent soutenir une brevetabilite qui ne dit pas son nom des semences et qui ne fait qu’accroître la dépendance des agriculteurs.

Corinne Lepage, candidate à l’élection présidentielle.