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CP - L’opacité du système européen d’autorisation des pesticides.

Affaire Roundup : Corinne Lepage dénonce l’opacité du système européen d’autorisation des pesticides.

Suite à la publication d’une nouvelle étude montrant la toxicité de l’herbicide Roundup, Corinne Lepage s’insurge contre l’opacité du système européen d’évaluation des risques et d’autorisation des pesticides.

 

« Il est scandaleux et dangereux que les études des industriels sur lesquelles reposent l’autorisation du Round up et des pesticides en général soient gardées confidentielles. Ni le public, ni les scientifiques indépendants ne peuvent y avoir accès, ce système ne garantit pas la sécurité des consommateurs et des agriculteurs. Je demande à nouveau que le Roundup soit réévalué.

J’ai écris au Commissaire européen à la santé, Tonio Borg et à Stéphane Le Foll, ministre de l’agriculture en France, pour leur demander la réévaluation du Round up et la communication immédiate des études ayant été utilisées pour l’autorisation. »

 

Dans une nouvelle étude publiée dans Toxicology, revue internationale de haut niveau, Robin Mesnage, Benoît Bernay et le Professeur Gilles-Eric Séralini de l’Université de Caen viennent de prouver, à travers l’étude de 9 herbicides de type Roundup, que le composé le plus toxique n’est pas le glyphosate le plus évalué par les autorités, mais un composé pas toujours mentionné sur les étiquettes appelé POE-15.

 

Le système d’autorisation des pesticides en Europe est à deux niveaux : les substances actives sont évaluées et autorisées au niveau européen, tandis que les formulations - qui contiennent ces substances actives mais aussi des adjuvants - sont autorisées par les autorités nationales, parfois sur la base d’un régime de reconnaissance en fonction des zones géographiques concernées.

Concernant le RoundUp Express, le Conseil d’Etat en France a, dans un arrêt du 7 mars 2012, annulé la décision de refus d’abrogation de l’autorisation du Roundup Express, et a donné un délai de six mois au ministère de l’agriculture pour réexaminer après avis de l’ANSES cette demande. Or, il ne semble pas que cette réévaluation ait eu lieu et surtout rien n’indique que les adjuvants aient été évalués. De plus, l’ANSES a reconnu n’être pas en possession de l’étude initiale concernant le glyphosate, étude réalisée en 2000 et aujourd’hui gardée confidentielle par le BfR (l’autorité publique allemande en charge de l’évaluation du glyphosate), qui ne semble pas davantage l’avoir communiqué à l’EFSA.

Contact :

François Damerval : 06-63-88-58-44