Bruxelles, le 29 mai 2013
Corinne Lepage a déclaré : « J’ai rencontré les salariés du site de Bassens, je leur ai dit que les emplois seront préservés. Les investissements existants sont protégés et l’industrie du biodiesel a plusieurs années devant elle pour faire des agrocarburants de première génération et se préparer à passer aux agrocarburants avancés, qui ne causent pas de changement indirect d’affectation des sols. Par ailleurs le secteur agroalimentaire est tout à fait près à absorber la production européenne d’huile végétale, comme elle le faisait avant la promotion des agrocarburants.
Mais on ne peut pas à long-terme avoir un système dans lequel la nourriture sert de carburant avec l’impact que cela peut avoir sur les prix alimentaires. De même on ne peut pas subventionner au nom du changement climatique des produits qui ne réduisent pas les émissions de gaz à effet de serre. Il faut donc prendre en compte l’impact du changement indirect d’affectation des sols.
Ma proposition vise à préserver les emplois et à pérenniser les entreprises en les engageant avec le temps nécessaire vers les agrocarburants de la deuxième génération. »
Déjà en 2008 le Parlement européen avait demandé à ce que les émissions dues au changement indirect d’affectation des sols soient prises en compte. L’utilisation du colza pour faire du biodiesel entraîne par exemple des importations d’huile de palme dans le secteur agroalimentaire, trop souvent issue de la déforestation. D’exportateur de colza et d’huiles végétales, l’UE est devenue un importateur net, y compris d’huile de palme, depuis la mise en place de l’objectif de 10%. Cet objectif profite en grande partie aux producteurs étrangers: en moyenne en Europe, 50% des matières premières utilisées pour produire le biodiesel sont importées de pays en dehors de l’Union européenne, notamment du soja ou du colza transgéniques d’Amérique du Sud, du Canada ou de l’Australie. Par ailleurs le soutien à la filière agrocarburants coûte 10 milliards d’euros par an aux budgets des gouvernements européens.
Corinne Lepage, député européen, est rapporteur pour le Parlement européen sur la proposition de la Commission européenne visant à plafonner à 5% (par rapport à l’objectif de 10% d’agrocarburants dans le transport) afin de limiter les émissions de gaz à effet de serre dues au changement indirect d’affectation des sols.
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