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Communiqué de presse - Doha - le 8 décembre 2012

Corinne Lepage regrette le manque d’ambition de l’accord conclu à Doha sur le climat

Corinne Lepage regrette le manque d’ambition de l’accord conclu à Doha sur le climat, qui prolonge le Protocole de Kyoto jusqu’en 2020 sans relever le niveau d’ambition des réductions d’émissions ni donner de garanties concrètes sur le financement à long terme de la lutte contre le changement climatique.

« Si le processus n’est pas en échec, il est évident qu’il est impératif de changer de rythme et de braquet, et de revoir rapidement nos ambitions de réduction à la hausse », a déclaré Corinne Lepage à l’issue de la conférence. « Un électrochoc est désormais nécessaire si l’humanité ne veut pas ajouter à un coût financier et humain immense et déjà programmé une catastrophe humanitaire aux effets imprévisibles. »


« La présidence du Qatar n’a pas été à la hauteur de sa responsabilité, et ne s’est même pas engagée à consacrer une partie de ses revenus pétroliers à l’aide aux pays en développement. Les Etats-Unis, le Canada, la Nouvelle-Zélande ou la Russie gardent une vision étroite de leur intérêt national et persistent dans une attitude obstructionniste. Beaucoup reste à faire pour arriver en 2015 à un nouvel accord qui devra s’appliquer à tous, Etats-Unis et Chine compris. »

« Je me félicite que le Conseil des ministres de l’UE soit finalement arrivé à un compromis avec la Pologne sur le report des quotas excédentaires, qui lui a permis d’avoir enfin une position de négociation, mais je déplore qu’il ait fallu attendre deux ans pour cela. Les revirements de la Pologne ont miné la confiance en l’UE au sein de ce processus. L’UE doit rapidement relever son niveau d’ambition, dans son propre intérêt et afin d’avoir la crédibilité nécessaire pour convaincre les Etats-Unis et la Chine de s’engager à réduire leurs émissions dans le cadre d’un nouvel accord international. »

L’accord de Doha inclut l’adoption des amendements au Protocole de Kyoto, qui ouvre une nouvelle période d’engagements de 2013 à 2020. Après des années d’obstruction, la Pologne a finalement accepté que seuls 2,5% de leurs quotas excédentaires transférés sous la deuxième période pourront être échangés, ce qui a permis à l’Union de dégager une position et d’avancer dans les négociations. Cette limite fragilise moins l’intégrité environnementale du Protocole de Kyoto, mais la conférence n’a pas pu acter l’annulation de ces crédits après 2020. Le texte mentionne aussi une revue des ambitions de réduction des émissions en 2014.

L’accord rappelle l’engagement pris à Copenhague en 2009 par les pays développés de fournir 100 milliards de dollars annuels, mais avec une formulation vague qui ne mentionne aucun objectif intermédiaire, ni mécanisme d’augmentation graduelle, auquel se sont farouchement opposés les Etats-Unis. Enfin, un calendrier de négociations a été adopté en vue de la conclusion d’un nouvel accord en 2015.

L’accord obtenu à Durban en 2011 prévoit qu’en échange d’une continuation de Kyoto, un nouvel instrument juridique devrait être adopté d’ici 2015, pour être appliqué à partir de 2020.

 

Contact : François Damerval +974 550 765 73 (jusqu’à dimanche)
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