Réponses de Catherine Geslain-Lanéelle :
- L'EFSA s'occupe uniquement des nanoparticules présentes dans l'alimentation. L'agence a déjà délivré deux avis positifs à la mise sur le marché de nanoparticules (une pour un emballage, l'autre pour l'alimentation animale).
- Concernant les OGM, l'EFSA fait de plus en plus d'efforts sur la transparence. Ainsi, l'EFSA a organisé les 14 et 15 septembre 2009 une conférence qui a réuni de nombreux scientifiques ainsi que des ONG, dont Greenpeace et les Amis de la Terre.
- Pour le riz OGM LL62, il y a eu un malentendu sur les recommandations de l'EFSA aux gestionnaires du risque. Ceux-ci doivent faire plus d'efforts.
- L'EFSA discute avec Greenpeace et les Amis de la Terre sur la manière de travailler à l'évaluation des OGM.
- L'EFSA prend grand soin de la qualité de son dialogue avec les Etats membres. Il y a maintenant une annexe à ses avis, qui rassemble toutes les réponses fournies aux Etats membres.
- L'EFSA inclut déjà les opinions minoritaires quand elle ne peut atteindre un consensus. Cela a été le cas pour une pomme de terre OGM.
- L'EFSA prend soin d'exprimer les incertitudes scientifiques. Après tout, la science c'est aussi des questions et des doutes. Un comité scientifique a développé des lignes directrices sur l'expression des incertitudes scientifiques. Mais, bien-sûr, cela est difficile sur les nouvelles technologies. Ainsi, sur le clonage, l'EFSA a fait état des incertitudes scientifiques, et a émis un avis positif en se basant sur ce que l'on sait aujourd'hui.
- L'EFSA n'a pas peur des défis. Ainsi, sur le maïs OGM MON863, l'EFSA a évalué la nouvelle étude scientifique qui lui avait été transmise, avec l'aide de son expert statisticien. Elle a comparé les deux études. Elle a reconnu que la nouvelle étude était pertinente, mais qu'elle ne devait modifier en rien l'opinion initiale du panel OGM de l'EFSA, dans la mesure où celui-ci estimait que les effets remarqués n'avaient pas de "signification biologique".
- Concernant la surveillance des risques après la mise sur le marché, il faut faire plus d'efforts à ce niveau. Mais il ne s'agit pas de la responsabilité de l'EFSA, mais des gestionnaires du risque. L'EFSA a ainsi préconisé une telle surveilance pour l'importation du riz OGM LL62.
- Concernant les OGM tolérants à un herbicide (comme le NK603), l'EFSA a mis à jour sa méthodologie afin de déterminer quand il est nécessaire de demander des études d'alimentarité de 90 jours sur des rats. Ces études n'ont pas besoin d'être systématiques, comme le préconisent d'ailleurs les lignes directrices de l'OCDE en la matière. On a besoin de surveillance pour les OGM tolérants à un herbicide.
Catherine Geslain-Lanéelle avait auparavant indiqué, en réponse à une question de Sandrine Bélier sur le MON810, que l'EFSA avait répondu à 98 demandes sur les OGM. 8 d'entre elles ont été retirées par les demandeurs après que l'EFSA leur a demandé des informations complémentaires. C'est donc que le demandeur estimait qu'il y avait un risque. Dans 95% des cas, des informations complémentaires ont été demandées à la compagnie. Pour l'évaluation des effets à long-terme des OGM (comme par exemple l'impact du MON810 sur les insectes non-cliblés), c'est un domaine difficile, il faut faire de la surveillance après mise sur le marché (monitoring).