"Je me réjouis de cette annonce. Elle constitue l'application de ce que le Parlement européen a préconisé il y a trois semaines. Nous avions voté une contribution de 5 à 7 milliards d'euros sur trois ans, avec un effort annuel de 1, 8 à 2 milliards par an. La proposition franco-anglaise s'inscrit totalement dans cette logique, elle se situe même au-delà des objectifs communautaires. C'est un bel effort
Je ne peux que m'en féliciter car le financement du Sud est une des trois questions majeures de Copenhague, avec celle des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre et celle du degré de la contrainte. C'est peut-être même la plus importante des trois. Si nous ne faisons pas un grand pas, le Sud ne bougera pas. Aujourd'hui, les pays pauvres ont besoin d'argent pour compenser le manque à gagner lié à la non-déforestation, pour développer des économies sobres.
Alors certes, il existe déjà de l'aide publique au développement, mais celle-ci, dédiée à l'alimentation, l'eau, l'assainissement, a d'abord une portée humanitaire. Surtout, elle n'est pas suffisante puisque les pays industrialisés ne respectent pas l'engagement d'y consacrer 0,7% de leur PIB. Nous n'en sommes qu'à la moitié. La France par exemple ne dépasse pas le seuil de 0,47%, quand d'autres pays européens vont jusqu'à 1%. Les pays pauvres ont besoin, aujourd'hui, d'une aide complémentaire.
Espérons désormais que la proposition européenne ne reste pas une belle promesse de plus et qu'elle tire vers le haut les contributions des autres pays industrialisés. Le Japon a l'air bien disposé, au moins en termes techniques. Nous attendons sa proposition financière. Les Etats-Unis n'ont pas encore parlé d'argent. En tout état de cause, même si l'effort consenti est important, rappelons qu'il ne s'agit que d'une première étape. La contribution européenne va alimenter un fonds d'urgence pour 2010-2012. Mais l'objectif pour 2020 est de réunir 100 milliards d'euros."