Corinne Lepage, au nom du groupe ALDE. – Monsieur le Président, Madame la Ministre, chers collègues, Monsieur le Commissaire, les raisons qui ont conduit 192 chefs d'État et de gouvernement à aller à Copenhague sont toujours là et l'échec de Copenhague ne doit évidemment pas être une raison pour réduire nos ambitions.
En revanche, nous avons indubitablement besoin de changer de stratégie, nous avons besoin d'une nouvelle stratégie. Cette stratégie doit être ferme, elle doit être dynamique et elle doit être innovante.
Elle doit être ferme, d'abord, puisque nous devons impérativement, non seulement maintenir nos objectifs, mais les augmenter et aller jusqu'à 30 % de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Nous devons accélérer notre mutation industrielle vers une économie verte, axée sur l'efficacité énergétique, les processus propres et sobres, les énergies renouvelables, les nouvelles synthèses entre technologies de l'information et technologies de l'environnement, car la bataille qui s'est engagée à Copenhague est celle également de l'industrie et des leaderships sur les industries du 21e siècle.
Nous devons avoir une stratégie dynamique, sans délégitimer en rien le processus onusien. Nous devons prendre des initiatives vis-à-vis des États-Unis et vis-à-vis de la Chine, de manière à pouvoir mettre en place ce qui pourra servir de base à un accord pour Mexico. Nous ne devons pas laisser s'établir le G2 tel que nous l'avons vu fonctionner mais bien nous insérer dans ce processus et cela ne sera possible que pour autant que nous ne parlerons que d'une seule voix.
Nous devons être innovants, innovants sur les marchés du carbone en imposant un prix plancher, innovants sur les modalités de financement. Sans que cela engage mon groupe, à titre personnel, je pense que la question d'une taxe carbone aux frontières devra être posée. Et puis, nous devons rétablir la confiance vis-à-vis de l'Afrique en abondant le fonds sans réutiliser des fonds de l'aide publique en les baptisant sous le nom de fonds "carbone".
En définitive, nous avons à faire un effort considérable de manière à pouvoir garder cette volonté qu'est la nôtre d'être les leaders dans le monde sur le changement climatique.